Projet 1 de description et de corpus de prosodie imitative

English version.

Lien vers le Projet 2 : ateliers de prosodie imitative à l’école

Dossier Google Drive contenant certains échantillons sonores qui seront progressivement implémentés dans le projet (ainsi que la thèse Analyse sémantique de la prosodie imitative, qui détaille certaines des explications à venir et décrit les exemples).

Synthèse (diapositives PDF, avril-mai 24)

Courte synthèse (juillet 23) :

Plan non détaillé du projet 1 :

– [I]. Morphosémantisme.

– [II.]. Onomasiologie paradigmatique.

– [III]. Onomasiologie syntagmatique.

– [IV]. Sémasiologie paradigmatique.

– [V.]. Sémasiologie syntagmatique.

– [VI]. Analyses complètes de fragments d’énoncés complexes. Ouverture stylistique.

– Glossaire [à terme, l’utilisateur pourra afficher la définition d’un terme métalinguistique en glissant le curseur sur celui-ci, si toutefois cette option existe sous WordPress].

– Bibliographie générale. Discographie.

Introduction et table des matières

Nous envisageons l’étude de la prosodie imitative selon six axes. La logique à l’œuvre est de ne pas traiter la prosodie imitative de manière séparée de la prosodie en général, ni des relations discursives dans un énoncé particulier, et deuxièmement d’importer des méthodes de sémantique et sémiotique générale pour l’étude de notre objet. Nous avons conçu ces catégories et sous-catégories explicatives d’une part parce qu’elles permettent de fixer des mécanismes bien délimités pour les phénomènes sémantiques et morphologiques de la prosodie notamment imitative, et d’autre part pour permettre d’y accueillir le plus de données empiriques possibles (et en rangeant ces exemples, de proposer de nouvelles catégories sous-ordonnées). L’un des objectifs est ainsi de dénouer notre objet qui entrelace des mécanismes de motivation et de signification parfois très proches les uns des autres. Enfin, si nous souhaitons faire entrer de plain-pied notre objet dans la linguistique théorique, c’est aussi pour rester ouverts (quoique systématiques) sur les horizons vers lequel mènent les points de vue adoptés. Dans certains cas, nos catégories théoriques sont plus en avance que nos données empiriques recueillies, et l’un des objectifs est également d’alimenter, de manière régulière, les diverses sous-catégories par des exemples (et des schémas et explications).

Le corpus est à ce stade, et de manière prépondérante, constitué d’échantillons sonores de déclamation poétique française réalisés par de grands comédiens dans les années 1950-1960. Discographie. Nous ajouterons des exemples de déclamation poétique anglaise, plus pratique pour le lecteur-auditeur, et fonctionnant en grande partie selon les mêmes régimes de motivation. Les problèmes de traduction et d’annotation du texte des extraits, les problèmes de présentation visuelle et d’annotation du signal sonore ou de stylisations du signal sonore, et les problèmes de seuils de distinction des valeurs (et d’éventuelles quantifications), seront traités au fur et à mesure (il s’agit d’un long travail, étant donné la quantité d’exemples, et la complexité des solutions méthodologiques à adopter. Plusieurs approches seront testées concurremment, puis une section explicative de méthode sera progressivement développée, et en dernière étape une méthode homogène sera déployée).

[I]. Morphosémantisme.

Les rapports de motivation ou d’arbitrarité pour la prosodie en général, et la prosodie imitative en particulier. Notons que tout en n’étant pas l’objet principal de notre propos, ces sous-sections posent le délicat problème de l’appariement de la diachronie et de la synchronie.

–  [I.1.].  Rapport d’indexicalité « forme-sens » pour une partie des signes prosodiques. Nous étendons tout d’abord l’analyse de Gussenhoven des codes biologiques de la prosodie de plusieurs manières : d’une part en considérant de manière complète les signifiants prosodiques (et pas seulement la mélodie), d’autre part en considérant ces rapports de signification comme relevant de certaines parties seulement des définitions des signes prosodiques (et la motivation peut alors être celle de paradigmes prosodiques entiers : à savoir ceux partageant un même trait sémantique, notamment de dimension) ; et enfin en distinguant, pour ce qui est motivé, ce qui est indexical de ce qui est iconique (ci-dessous). De même, nous reprenons les travaux de l’école de Scherer pour l’analyse des émotions prosodiques. Enfin, l’indexicalité comme concomitance, condition nécessaire des rapports d’isotopie en général, et d’imitation en particulier, des signes verbaux et prosodiques, est traitée dans les sections de syntagmalogie.

– [I.2.]. L’iconicité d’image. Interne au signe vs externe au signe. Parties du sens d’un signe ressemblant à sa forme par des considérations en grande partie non contextuelles (par des liens morphosémantiques prépondérants dans l’interprétation) vs parties du sens d’un signe ressemblant à sa forme à la suite de considérations en grande partie contextuelles (par des liens morphosémantiques plus latents, requiérant une isotopie pour être interprétés).

[I.3]. L’iconicité diagrammatique. Nous proposons, dans le cadre de notre objet, des diagrammes équatifs, privatifs, scalaires et polaires.

– [I.4.] Synthèse : indexicalité + multitudes de types d’iconicité : diverses questions et solutions partielles émargent, telles que la répartition de leurs rôles respectifs (différents traits sémantiques), différence de points de vue (échelle du signe, échelle du paradigme, par ex ; ou diachronie vs synchronie), effet d’accumulation dans la motivation ?

[II.]. Onomasiologie paradigmatique.

Les concepts ou traits sémantiques organisés en signes ou plutôt en catégories de signes, potentiellement disponibles dans la compétence linguistique. Nous classons les signes prosodiques en général, et les signes prosodiques en particulier, selon différents niveaux de généralité paradigmatique. Ces niveaux sont repris de Rastier (1987), qui les a conçus pour les paradigmes des signes verbaux (et pour l’analyse de la cohésion d’un énoncé par isotopie). Ces niveaux sont nommés dimensions (grandes dimensions grammaticales ou modales), domaines (champs thématiques) et taxèmes (niveaux d’interdéfinition minimale des signes : ceux qui paraissent immédiatement commutables, et sont codés à l’aide de traits sémantiques distinctifs au sein du paradigme).

– [II.1]. Les différents taxèmes prosodiques : les catégories prosodiques telles qu’elles sont généralement recensées (pour le français), sans s’intéresser, dans ce premier temps, à des organisations paradigmatiques plus complexes (des signes prosodiques classés dans des taxèmes différents mais partageant certains traits de signification, et éventuellement des traits d’expression).

– [II.2]. Signes prosodiques appartenant à une même dimension. Après une typologie des dimensions verbales (que toute linguistique ou morphosyntaxe générale explicite à sa manière), nous proposons une typologie des dimensions prosodiques. Des signes prosodèmes interdéfinis minimalement dans différents taxèmes peuvent toutefois être classés dans une même dimension (par ex /+intense/). La motivation des signes prosodiques par les codes biologiques (cf. précédemment) entraîne que cette isosémie (une partie des traits sémantiques en commun) peut être corrélée à une isophonie (une partie des traits si ce n’est phonologiques, du moins phonétiques [selon certains allomorphes] en commun).

– [II.3.]. Les paradigmes de domaines : verbaux (thématiques) et prosodiques (thématiques dans une fonction d’imitation du verbal). Le caractère inhérent ou contextuel des traits sémantiques des signes classés en domaine, leur rapport au morphosémantisme, ainsi que l’actualisation d’un même signe, voire de signes d’un même taxème, dans plusieurs domaines ou dimensions sont détaillés dans d’autres sections.

– [II.4.]. Le domaine du mouvement : typologie de 6 signes prosodiques actualisables dans ce domaine. Corpus d’exemples.

– [II.5.]. Le domaine de la puissance : typologie de 5 signes prosodiques actualisables dans ce domaine. Corpus d’exemples.

– [II.6.]. Le domaine de la quantité : typologie de 2 signes prosodiques actualisables dans ce domaine. Corpus d’exemples.

– [II.7.]. Le domaine de la taille : typologie de 4 signes prosodiques actualisables dans ce domaine. Corpus d’exemples.

– [II.8.]. Le domaine de la sonorité : typologie de 2 signes prosodiques actualisables dans ce domaine. Corpus d’exemples.

– [II.9.]. Le domaine de la présence : typologie de 2 signes prosodiques actualisables dans ce domaine. Corpus d’exemples.

– [II.10.]. Le domaine de la résistance : typologie de 2 signes prosodiques actualisables dans ce domaine. Corpus d’exemples.

– [II.11.]. Le domaine de la position spatiale : typologie de 5 signes prosodiques actualisables dans ce domaine. Corpus d’exemples.

– [II.13.]. Le domaine de la temporalité : nous ne supposons actuellement qu’un seul signe prosodique actualisable dans ce domaine. Corpus d’exemples.

– [II.14.]. Le domaine de la valence (= positive/négative) : typologie de 2 signes prosodiques actualisables dans ce domaine. Corpus d’exemples.

– [II.15.]. Comparaison avec d’autres sémiosis reposant sur l’imitation sonore, et pouvant faire entrer des signes dans les mêmes domaines sémantiques (ou plutôt conceptuels, à proprement parler, s’agissant de codes différents) : musique programmatique, bande sonore de films, symbolisme sonore segmental. Points d’analogie avec le langage des signes.

[III]. Onomasiologie syntagmatique.

Les signes prosodiques entre eux, les signes prosodiques avec les signes verbaux, peuvent former des relations d’isotopie, c’est-à-dire actualiser de part et d’autre des traits sémantiques identiques pour former des chaînes de signification. Sont notamment à l’œuvre, pour notre objet, à la fois des traits sémantiques de domaines et des traits sémantiques spécifiques.

[III.1].  La connexion imitative définie par opposition à la connexion métaphorique (sur la base de niveaux de relations entre traits sémantiques).

[III.2]. Inhérences vs afférences contextuelles dans l’actualisation des traits sémantiques isotopes (selon les différents types de traits sémantiques, à la fois pour le verbal imité et le prosodique imitant).

[III.3]. Tension entre la fonction d’imitation et la fonction d’intensification, pour des contenus prosodiques et verbaux isotopes. Le signe prosodique peut ressembler fortement au signe verbal davantage en vue de renforcer la valeur (grammaticale ou modale) de celui-ci (c’est-à-dire le modifier intensivement), ou au contraire davantage en vue de l’imiter (problématique de l’image stéréotypique qui n’est pas s’en rappeler les épithètes de nature, définies par Delente comme « indices de généralité » plutôt que comme intensification). L’interprétation de la place d’une occurrence dans ce continuum entre ces deux extrêmes peut être approchée en prenant en compte les problématiques des allomorphes prosodiques (plus ou moins exagérés), du régime d’incidence du signe verbal visé (nom, adjectif), et, pour le nom, de sa détermination.

[III.4.]. Intervention de la prosodie pour actualiser un phonosymbolisme segmental potentiel. La prosodie peut révéler ces valeurs segmentales par des procédés de saillance, ou bien en procédant elle-même à l’actualisation d’un même concept imitatif.

[IV]. Sémasiologie paradigmatique.

Nous proposons que divers signes prosodiques fonctionnent comme des polysèmes. C’est-à-dire, pour une acception d’un signe polysémique prosodique donné (même forme [avec la problématique des allomorphes] et partie de la signification en commun que les autres membres du polysème), cette acception pourra se rapprocher des autres (par un même trait sémantique spécifique) et s’en différencier grâce au contexte, en s’inscrivant dans différents domaines (fonction thématique imitative) et/ou différentes dimensions (fonction modale et grammaticale). On notera que le regroupement des valeurs sous un même polysème est soumis à la question des variantes d’expression. Si l’on observe que différentes significations apparentées n’ont que peu de variantes partagées, il sera préférable de les considérer comme signes différents. Ainsi, la typologie va être au fur et à mesure renforcée par des présentations plus finement phonétiques des allomorphes prosodiques à l’œuvre, quitte à déchoir une acception donnée du polysème (c’est-à-dire le considérer comme un autre signe). Cette section recense non seulement les acceptions d’un même polysème, mais aussi les cas d’homophonies de certains des allomorphes du polysème avec d’autres signes.

– (IV.1). Analyse sémasiologique de l’emphase amplifiante. Corpus d’exemples.

– (IV.3). Analyse sémasiologique de l’emphase atténuante. Corpus d’exemples.

– (IV.4). Analyse sémasiologique du prosodème d’excitation-éveil fort. Corpus d’exemples.

– (IV.5). Analyse sémasiologique du prosodème d’excitation-éveil faible. Corpus d’exemples.

– (IV.6). Analyse sémasiologique du prosodème de déroulement-extension. Corpus d’exemples.

– (IV.7). Analyse sémasiologique du prosodème de séparation. Corpus d’exemples.

– (IV.7). Analyse sémasiologique du prosodème de valence positive. Corpus d’exemples.

– (IV.7). Analyse sémasiologique du prosodème de valence négative. Corpus d’exemples.

– (IV.8). Confusion possible de certains allomorphes homophones : récapitulatif.

– (IV.9). Le mécanisme de passage de la dimension au domaine. Ouverture déductive vers des valeurs imitatives marginales.

– (IV.10). Projet dictionnairique : recensement dans le lexique de la langue française, pour chacune de ses différentes entrées, des profils sémantiques imitables par la prosodie. Ce recensement visera les mots les plus courants du lexique (dont les grammèmes), les mots les plus typiques pour une valeur imitative particulière, et enfin les mots qui présentent cette particularité de pouvoir être associés à plusieurs profils imitatifs.

 [V.]. Sémasiologie syntagmatique.

– [V.1]. Compétition syntagmatique de valeurs prosodiques polysémiques ou homophones. Dans quelles conditions passe-t-on du potentiel sémantique actualisable dans le signifiant à la valeur actualisée ? Analyse de cas.

– [V.2]. Amalgame dans l’interprétation de plusieurs valeurs prosodiques polysémiques ou homophones. Analyse de cas.

– [V.3]. Amalgame dans l’interprétation de plusieurs profils sémantiques du signe verbal, tels que saisis par la prosodie imitative. Analyse de cas.

– cela doit mener à s’interroger sur la différence entre ce qui est saisi sémantiquement et ce qui est imaginé perceptivement comme impression imitative ; et également sur le fait que les valeurs que le contexte syntagmatique rend potentiellement interprétables ne sont pas toutes interprétées par un récepteur donné.

[VI]. Analyses complètes de fragments d’énoncés complexes (Synthèse de la méthode d’analyse. Application possible : stylistique (phono)littéraire de notre corpus de déclamation poétique).

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